L’hypersensibilité émotionnelle, relationnelle et empathique

Publié le 07/05/2014 à 15h02 (mise à jour le 01/07/2018 à 13h46)

On observe trois phénomènes chez la très grande majorité des personnes dont nous prenons soins, lors d’un soin comme la toilette parce qu’elles sont en situation de fragilité, de vulnérabilité, de dépendance

  •  L’hypersensibilité émotionnelle: La personne malade est en effet beaucoup plus sensible émotionnellement, plus facilement inquiétée, angoissée, stressée, attristée.
  •  L’hypersensibilité relationnelle: Inséparable de la précédente: la personne malade est, dans ces moments-là, beaucoup plus sensible à la manière dont les autres vont la regarder (ou ne pas la regarder), lui parler (ou ne pas lui parler), la toucher, etc
  • L’hypersensibilité empathique: Elle comprend

L’empathie cognitive

Cette faculté intellectuelle, cognitive, permet de comprendre le point de vue de l’autre en prenant en considération le contexte dans lequel il vit, son état de santé, son histoire, etc.

Cette capacité conduit à être tolérant, par compréhension, quand, par exemple, un professionnel explique pourquoi il ne peut pas tout de suite répondre à nos demandes; c’est également elle qui permet de comprendre quelles sont les intentions de l’autre quand il ne les explique pas. La faculté d’empathie cognitive est d’autant moins aidée à utiliser lorsque l’on est fatigué, malade, souffrant, angoissé, etc.

L’empathie émotionnelle

On parle souvent ‹‹de contagion émotionnelle›› en lien avec les facultés de ressenti émotionnel d’un individu qui le rendent plus ou moins perméables aux émotions de ceux qui l’entourent, à l’atmosphère émotionnelle d’un lieu, d’un moment, d’une situation. C’est ici qu’on peut parler d’hypersensibilité empathique: plus une personne est fatiguée, stressée, etc., plus elle est perméable à l’atmosphère émotionnelle, au stress ou, au contraire, au calme, qui l’entoure.

Ces deux formes d’empathie entretiennent bien entendu des liens permanents: les pensées et les émotions sont imbriquées entre elles et imbriquées avec toutes les autres dimensions (symbolique, inconscientes, etc.) de la vie psychique. Ce sont précisément ces liens et ces imbrications qui, dans les syndromes démentiels, vont souvent être altérés, voir rompus. Toutefois cela ne les empêchera pas d’être extrêmement sensibles à nos émotions et, plus globalement, à l’atmosphère émotionnelle que créent les personnes proches et l’environnement. L’empathie émotionnelle et cognitive est représentative autant au niveau du soigné que du soignant.


Auteur

Cours manuscrit donné lors de la passerelle pour Infirmière-Assistante