C’est l’heure? J’en ai marre!

Publié le 07/05/2014 (mise à jour le 01/07/2018 à 13h16)

Motivaion et sens des responsablilités du personnel

Vignette

18h50:

Cette boîte contextuelle représente le coucher des bénéficiaires de soins (bds). Souvent il commence à 18h15 et d’un rythme soutenu pour être certain de pouvoir partir à l’heure. Vous pouvez constater que le personnel soignant a son portable à portée de main ou encore le sac à main sur les genoux… Ceci montre une fin de journée certainement difficile mais aimeriez-vous être au lit à cette heure-ci? La motivation est à l’agonie. Que se passe -t-il pour que le personnel soignant en arrive à ce stade? Ceci n’est qu’un exemple qui démontre la démotivation d’un personnel en surcharge de travail ou en stress.

Je rajouterai que l’empathie et le professionnalisme sont des valeurs sûres à l’amélioration de la qualité des soins.


webmaster éditoriale                     Sophie Lattion, présidente de l’association


La stimulation de la motivation et de la responsabilisation du personnel

Publié le 07/05/2014 (mise à jour le 01/07/2018 à 13h19)

Les critères de motivation du personnel

  • Les conditions physiques du travail: surcharge, stress
  • La reconnaissance des besoins individuels: pour la formation, pour le soutien professionnel, la flexibilité et l’ouverture aux nécessités de la conciliation travail/famille.

Un facteur de qualité et de continuité des soins est la motivation et le sens des responsabilités du personnel. Un service de santé vaut autant que la compétence et que l’application de ses effectifs.

Ces deux éléments participent au climat social au sein des équipes et sont facteurs de satisfaction au travail, ce qui a d’énormes conséquences sur la qualité de la continuité des soins.Un personnel qui a une évaluation positive de son travail est plus stimulé  à offrir un bon service et à être présent.

L’absentéisme, l’épuisement professionnel sont souvent la conséquence d’un désintérêt individuel ou d’une non-reconnaissance des personnes et de leurs besoins de valorisation par les autorités et par le système. L’instabilité du personnel, par l’obligation de recourir à des intérimaires, souvent moins intéressés, nuit à la continuité et la qualité des soins.

Autres critères de motivation du personnel

  • Le climat organisationnel du service: les valeurs partagées, la communication, la coopération, la résolution de conflits, l’ouverture au changement
  • Les conditions psychologiques du travail: l’autonomie en fonction du rôle, le caractère approprié des compétences du personnel, la qualité du contrôle des chefs, souplesse, humanité, attention aux vulnérabilités,ex: l’épuisement professionnel.

Les éléments cliniques

Ils sont particulièrement signifiants pour le personnel infirmier puisqu’ils impliquent des composantes d’organisation des pratiques quotidiennes du travail.

Le soulagement de la douleur

Un des premiers facteurs qui recueille la satisfaction autant des malades, des familles que des infirmiers/ères est le soulagement efficace de la douleur. En effet, comment juger bons des soins qui laissent souffrir. Il y a peu de temps, la douleur était considérée comme un symptôme normal au plan diagnostique et du suivi de l’évolution du malade.

Pour certains, elle avait même valeur de salut. Progressivement, avec l’évolution des mentalités, depuis quelques années elle est devenue inacceptable. Et, un peu partout on a vu surgir des lois ou des recommandations faisant état des droits des malades au soulagement. La lutte contre la douleur sous toutes ses formes est maintenant reconnue comme un droit fondamental. elle répond à une volonté éthique et humaniste qui constitue un des critères de qualité et d’évolution de nos systèmes de santé.

En principe, il est difficile d’être contre les lois et contre la vertu. Et même si d’emblée les infirmières et les infirmiers se rallient à cette position, dans les faits, elle ne peut s’appliquer qu’en fonction d’une connaissance partagée des modes de soulagement permettant des attitudes professionnelles cohérentes, une certaine souplesse d’action pour offrir le soulagement en temps opportun et une bonne écoute des malades.

La douleur est un phénomène universel, car nous avons tous déjà souffert. Mais richesse ou inconvénient, nous interprétons la douleur des autres à partir de notre propre expérience. Or la douleur est un phénomène individuel qui engage la totalité du sujet et dont la valence affective est importante.

Une évolution intéressante de notre prise en charge de ce phénomène psychosensoriel est la reconnaissance, l’acceptation de la perception subjective de la sensation nociceptive, c’est-à-dire que nous considérons maintenant la douleur à partir de ce que nous en dit le malade. Ce qui autrefois aurait été inacceptable. mais plus, elle est maintenant reconnue comme un expérience pluridimensionnelle. Aussi, il nous faut craindre que notre évaluation rapide de la douleur ne soit réductrice. Nous ne devons pas oublier que son soulagement passe naturellement par la relation de confiance entre soignant et soigné.

Ces aspects font du rôle infirmier face à la douleur une mission de premier ordre, car comme on le voit, la qualité de son soulagement ne tient pas uniquement au fait d’administrer analgésique. Elle est multifactorielle et se situe dans un rapport à l’autre tenant compte de dimensions beaucoup plus complexes de la personne. L’observation, l’écoute, le savoir physiologique, pharmacologique et technique lui sont bien sûr essentiels mais la compréhension chaleureuse et empathique demeure un aspect important de l’accompagnement du malade douloureux.

Il arrive toutefois que le personnel infirmier doive aller plus loin et que sa relation à l’adoucissement de la douleur prenne un caractère de défense du malade. Devant quelqu’un qui souffre dont le soulagement est inadéquat, nous avons éthiquement parlant, le devoir d' »advocacy », c’est-à-dire de défenseurs de la personne soignée, ce qui dans ce cas, nous conduit à faire tout en notre pouvoir, par nos soins et par nos interventions, pour obtenir les conditions les meilleures possibles. Ces dimensions et les obligations qu’elles nous créent sont des indicateurs directs de la qualité des soins.


Auteur

Margot Phaneuf, inf PhD. La qualité et la continuité des soins. Conférence prononcée dans le cadre du congrès de Coimbra, Portugal, février 2005

Source consultée sur http://www.infiressources.ca