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Publié le 31 janvier 2016 à 7h30 (mise à jour le 05/01/2017)
Dans mon travail d’infirmière à domicile, je côtoie tous les jours des familles, des amis ou encore des voisins qui prennent soin d’un proche. Elles font face à des difficultés énormes! Elles gèrent les soins d’hygiène, les repas, le ménage, les courses, l’administratif. Elles assurent les sorties chez le médecin, le dentiste, les aller-retour à l’hôpital pour des soins ambulatoires comme des pansements, de la chimiothérapie, de la radiothérapie etc…
Elles doivent gérer et supporter les décalages entre ce que souhaite la personne vulnérable et leur propre vision à elles!
De plus les personnes dont elles prennent soin traversent souvent un flot d’émotions négatives. En effet, elles font face petit à petit à leur perte d’autonomie, ce qui engendre des deuils à faire et finalement une culpabilité de devoir être aidées. Parfois, elles restent dans le déni de la situation. Cela entraîne des conflits, de l’énervement, une baisse d’énergie et enfin un épuisement total du proche aidant.
Les risques de débordement et de maltraitance peuvent ainsi apparaître. C’est pourquoi il est important que les proches aidants soient accompagnés, soutenus et reconnus dans leur travail épuisant.
Webmestre éditorial Sophie Lattion, présidente de l’association.
Le proche aidant est une personne qui consacre régulièrement de son temps pour aider au quotidien un proche atteint dans sa santé, son autonomie. Grâce au soutien du proche aidant, la personne accompagnée par un enfant, un parent, un ami, peut continuer à vivre chez elle et maintenir sa vie sociale.
Pour la personne en difficulté, pouvoir compter sur un de ses proches est un réel réconfort. Le proche aidant dispose de compétences qu’il a développées en lui apportant son soutien. Son implication et le lien qu’il entretient avec cette dernière lui apportent de multiples joies, des satisfactions et un enrichissement.
Un proche aidant ne peut pas tout faire, tout seul et tout le temps. Il peut s’exposer à des risques souvent sous-estimés pour sa santé, sa vie familiale, sociale et professionnelle. Il est donc utile qu’il connaisse ses propres ressources et limites et qu’il puisse solliciter les aides et les services de soutien à sa disposition.
Connaître les risques
Aider une personne dépendante, c’est souvent largement plus qu’une activité à plein temps! Faire face à l’imprévu, assumer de nombreuses tâches de jour comme de nuit, adapter continuellement son organisation et son travail au gré des événements, vivre de fortes émotions peuvent conduire à un stress éprouvant. Une étude montre qu’un proche sur deux s’épuise pendant son parcours d’aidant et qu’un proche sur trois est déjà atteint dans sa santé avant de solliciter davantage d’aide extérieure.
L’épuisement physique et psychique est le premier risque auquel tout proche aidant peut être confronté. Cet épuisement peut engendrer un isolement social, des difficultés professionnelles et financières. Il est pourtant possible de prévenir les risques et de poursuivre l’accompagnement tout en se préservant.
Vivre ses émotions
Le proche aidant peut être pris dans un flot d’émotions contradictoires, ce qui contribue à son épuisement. Bien que les émotions ne soient pas mauvaises en elles-mêmes, elles peuvent devenir envahissantes. Ainsi, les personnes qui ressentent peur, honte ou culpabilité développent parfois des comportements qui portent atteinte à la qualité de l’accompagnement, qui nuisent à la relation et aggravent la charge émotionnelle.
Pour le proche, s’autoriser un temps pour exprimer ses émotions dans un espace intime peut aider à dépasser la culpabilité et la honte. Plusieurs formes de soutien existent, qui contribuent à comprendre et gérer les émotions en jeu dans une relation d’aide.
Repérer les signes d’épuisement
Les proches aidants sont exposés à des risques d’épuisement physique et psychique. Les signes avant-coureurs en sont, par exemple l’irritabilité, l’impatience, la fatigue chronique, le retrait et l’isolement social. Les proches aidants peuvent souffrir de divers troubles consécutifs au stress, comme une baisse des défenses immunitaires, une multitude de maux physiques, des troubles de l’appétit et du sommeil, de l’anxiété quotidienne avec des périodes de forte angoisse, un tumulte émotionnel difficile à vivre.
S’accorder du temps
Le proche aidant a parfois le sentiment d’être seul dans sa tâche et de ne pas avoir le temps de se reposer. S’il se sent coupable de ne pas en faire assez, il aura alors tendance à négliger son entourage et ses loisirs pour se consacrer entièrement à la personne accompagnée.
Entre l’accumulation des responsabilités et les changements émotionnels, il est pourtant important de penser à soi. Boire un café avec des amis, faire la sieste, jouer avec ses enfants ou partir en promenade : ces moments simples permettent de se ressourcer.
S’accorder du repos et prendre le temps de voir sa famille et ses amis, comme veiller à une alimentation régulière et équilibrée, sont également des éléments nécessaires au bien-être et à la bonne continuité de l’accompagnement.
Les services de relève, d’aide et de soins à domicile ou l’accueil temporaire offrent un relais qui permet au proche aidant de se reposer, d’entretenir ses relations sociales et de maintenir ses engagements professionnels ou familiaux. Prendre une journée pour soi ou partir en vacances devient plus facile! Nous ne sommes pas tous égaux face à l’épuisement physique et moral. Pour cette raison, il est important que, dès le début d’une relation d’aide, le proche aidant apprenne à repérer les signes de sa fatigue et développe des stratégies pour prendre soin de lui-même tout en tenant compte des besoins de la personne accompagnée.
La prise en compte des signes d’épuisement peut éviter de possibles conséquences telles que négligences, voire maltraitance envers la personne accompagnée 50 heures par semaine, c’est en moyenne l’investissement des proches aidants, toutes situations confondues. Ce chiffre peut monter jusqu’à 100 heures hebdomadaires pour les proches de personnes âgées et 120 heures pour les parents d’enfants handicapés.
AVASAD, Résultats de l’évaluation des besoins des proches aidants, 2012, sur mandat du SASH.
Demander de l’aide
Accepter ses propres limites et demander de l’aide assez tôt n’est pas toujours facile. Cette démarche peut parfois être vécue comme un échec et s’accompagner d’un sentiment de culpabilité. Demander de l’aide, c’est pourtant faire l’expérience de la confiance réciproque et prendre en compte ses propres besoins de soutien. Plus tôt les organismes de soutien sont sollicités, meilleures sont les chances d’éviter les situations difficiles.
Les aides et relèves
- Les Centres médico-sociaux (CMS) proposent des prestations d’aide et des soins au quotidien (soins d’hygiène et de confort, soins infirmiers, ergothérapie, conseils nutritionnels), aide à la vie quotidienne (aide au ménage, repas à domicile, aide à la famille), conseil social, sécurité à domicile, moyens auxiliaires, mobilité et transports, prévention.1
- Proches aidants Valais et Vaud soutiennent et informent les proches aidants.
- Service d’aide aux proches de la Croix-Rouge Valais
La Croix-Rouge Valais met à votre disposition, en fonction de vos besoins, un/une bénévole ou un/une auxiliaire de santé pour une présence de confiance à domicile.
Le but du service, qui se veut complémentaire aux service d’aide officiels, est de permettre aux proches, constamment sollicités par une prise en charge d’une personne de leur entourage souvent complexe et de tous les instants, de pouvoir bénéficier, sur une base régulière, de périodes de répit indispensable.
L’organisation de ces présences « relais » s’effectuent dans un but de prévention de l’épuisement des proches, qui peuvent ainsi compter sur la présence sécurisante, à domicile, d’un/e bénévole ou un/une auxiliaire de santé.
Un service flexible, la nuit aussi
Depuis l’automne 2012, le service d’aide aux proches de la Croix-Rouge Valais a élargi ses prestations. Désormais, il est possible de faire appel à une auxiliaire de santé pour des accompagnements durant la nuit.
Auteur
Source internet consultée sur http://www.avasad.ch
Édité par le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) – 2013
Image 2 consultée sur http://www.opentohelp.com/